Janvier-mars 2017
1917, les troupes de l'Oncle Sam
débarquent à Brest
en couverture : affiche américaine de recrutement de la Première Guerre mondiale
collection privée - DR
25 € chez Dialogues
32 € port compris
Erratum : Dans notre n° 225, Benoît Quinquis datait le retour de James Reese Europe et de sa troupe à New York du 17 février 1917 ; bien évidemment, il fallait lire le 17 février 1919. Les lecteurs auront rectifié d'eux-mêmes.
Si l’on peut établir un classement dans l’horreur, l’année 1917 est sans doute la pire de la Grande Guerre. Les combats se sont fixés depuis l’automne 1914 le long des lignes de tranchées, les offensives pour percer sont aussi inutiles que meurtrières, les populations grondent et la révolte couve chez les Poilus. Sur mer, la guerre sous-marine atteint son paroxysme et c’est une des raisons qui poussent les Américains à entrer en guerre le 6 avril 1917. Dès le mois de juin, le général Pershing débarque en France, rapidement suivi par la première division d’infanterie, The Big Red One, puis de troupes de plus en plus nombreuses. Il est probable que tout le monde ne s’en rend pas alors compte mais c’est une des raisons d’espérer des jours meilleurs, avec la reprise en main des troupes, des armes nouvelles, une lutte plus efficace contre les U-Boots allemands, etc.
Brest est au cœur de l’événement. Le port le plus occidental sert de base logistique aux troupes qui débarquent en Europe et les camps de Pontanezen et de Saint-Marc voient passer plusieurs centaines de milliers de GI’s. Le changement est d’autant plus net que des ouvriers étrangers, Chinois par exemple, viennent renforcer les équipes de travailleurs au service de l’intendance. Comme au Far West au temps de la ruée vers l’or, cette ville éphémère disparaît et la guerre terminée, le camp se vide rapidement dès 1919. C’est cette histoire que Les Cahiers de l’Iroise commémorent dans ce numéro, alternant les grandes sagas et les petits événements, mais toujours avec en mémoire la reconnaissance pour ces grands jeunes gens venus défendre si loin de chez eux la démocratie contre la barbarie.
Yves Coativy
Doughboys en Iroise : un numéro des Cahiers à ne pas manquer !
article d'Erwan Le Gall paru sur En Envor en juin 2017
Avril-juin 2017
L'art à Brest
Hommage à Pascal Aumasson
en couverture : Pierre Péron
Blanc. Au Bon Marché, 1932
© collection Yves-Marie Péron
25 € chez Dialogues
32 € port compris
La guerre de 1870 est pour beaucoup dans l’ouverture du premier Musée de Brest cinq ans plus tard. Dans les discussions qui précèdent son inauguration, on note que selon ses initiateurs, le relèvement de la France après cette sévère défaite passe par la culture. Cette démarche prend plusieurs formes avec la mise à disposition de bibliothèques pour les enfants et l’ouverture d’un musée. Il faut y accueillir tout le monde, les pauvres comme les riches, les enfants comme les anciens.
C’est encore cette logique qui domine sa résurrection après la Seconde Guerre mondiale et ses conservateurs successifs se sont démenés pour présenter au grand public des œuvres de qualité et, symboliquement, abattre les murs de leur institution pour permettre au plus grand nombre d’en profiter. Il faut dire que les temps changent, et Brest en est un exemple très pertinent. Pendant des siècles, des navires de guerre ont été honorés de noms de grands chefs d’État : vaisseau de ligne de premier rang Royal Louis, cuirassé Richelieu, porte-avions Charles de Gaulle… Désormais ce sont plus souvent des institutions culturelles : Centre Georges Pompidou, Grande Bibliothèque François Mitterrand, Musée du quai Branly-Jacques Chirac… C’est finalement assez rassurant quant à l’évolution de la société contemporaine.
Ce nouveau Cahier de l’Iroise sur les musées et l’art à Brest et en Bretagne fait le point sur plusieurs de ces questions. C’est aussi l’occasion de rendre hommage, au moment où il part en retraite, à Pascal Aumasson pour le travail accompli au sein du Musée des beaux-arts de Brest. Il a su l’ouvrir à tous les publics, une des grandes réussites de son passage dans notre ville, tout comme les acquisitions remarquées et des expositions qui ont fait date. Merci Pascal et pour la suite, bon vent, bonne mer.
Yves Coativy
Juillet-décembre 2017
En avant la musique
en couverture : Jim-E. Sévellec
Festival - Concours national de Musique de Brest, affiche, juin 1932
© Archives de Brest Métropole
25 € chez Dialogues
32 € port compris
Pendant plusieurs siècles, la musique a été largement jouée en extérieur : concours, fanfares du 19ème RI ou du 2ème RIC, de l’armée allemande pendant l’Occupation, concert de la musique des équipages au kiosque de la place du Champ de bataille, etc. Elle rythmait le travail et l’effort : clairon des navires et des unités à terre, chansons à ramer ou à déhaler, cloches des écoles et sirène de l’arsenal dont la partition fort simple était sans doute une des mieux connues des Brestois…
Elle marquait aussi les grands événements de la vie du pays : Marseillaise des victoires, des fêtes nationales et de James Reese Europe en 1917, chants patriotiques de 1914 et de 1940. À la nuit tombée, elle prenait la forme plus curieuse des récitals des marins en goguette et des ivrognes arpentant les rues. Elle occupait aussi l’espace intérieur : scies reprises en cœur à la fin des mariages, bombarde et biniou coz des fêtes bretonnes, danses des cabarets et des caf’ conc’, orgues et cantiques des églises et du temple, jeunes filles au piano et jeunes gens au tambour dans les appartements bourgeois, Internationale entonnée lors des réunions politiques sans oublier La Complainte de Jean Quemeneur dans les patronages de la rive droite. Cette liste reste en partie valable et chacun la complétera à sa guise.
Désormais, la musique s’enferme tout de même un peu plus : il est rare d’entendre l’aubade place Wilson et il faut attendre animations commerciales et manifestations nautiques pour écouter les bandas. En revanche, de nombreux bâtiments permettent de profiter d’un concert à l’abri des éléments, cléments ou déchaînés : grands halls de Penfeld, salle du Quartz, ambiance feutrée des auditoriums du Conservatoire et des Capucins, plus balancée du Vauban, les choses évoluent. Ce nouveau Cahier permet de balayer des événements musicaux anciens mais aussi plus récents et de découvrir ou redécouvrir des personnalités attachantes. En revanche, vous n’y trouverez pas de sirène enchanteresse ou de barde attaché au moment du banquet.
Yves Coativy