Janvier-mars 2019
Sports et Jeux
en couverture :
Tournoi de Gouren au Dellec, juin 2017
cliché © Gérard Cissé
25 € chez Dialogues
32 € port compris
Avec pas moins de 124 disciplines différentes pratiquées dans le cadre de 225 associations, Brest mérite assurément son récent label de « Ville active et sportive ». Avec trois lauriers, elle a reçu la plus haute distinction avec la mention de « Ville exemplaire ». À ces chiffres déjà conséquents, s’ajoutent encore toutes les associations et infrastructures sportives de son territoire métropolitain. À Brest et dans ses environs, chaque semaine, ce sont donc des milliers de pratiquantes et de pratiquants qui se mesurent dans des compétitions professionnelles, amateurs, ou dans des cadres plus récréatifs. C’est aussi une pléthore de bénévoles, de supportrices et de supporters sans lesquels la vie même de ces activités foisonnantes serait remise en cause. Le sport est donc à Brest un fait social majeur. C’est aussi, comme le montre ce numéro des Cahiers, un fait historique.
Cette pratique et cette ferveur populaires pourraient être considérées comme banales. Elles ne seraient alors que le reflet d’une époque et d’une société célébrant à l’excès le culte de la jeunesse, du corps et de la performance. Elles prennent toutefois un relief particulier dans la région brestoise car elles sont le fruit d’une longue aventure. Brest a été une ville pionnière dans l’histoire de bien des disciplines sportives, qu’elles soient individuelles ou collectives. Dès 1847, avant même l’apparition du sport contemporain, la Société des Régates de Brest voit le jour ! La liste des clubs, des athlètes brestois précurseurs et avant-gardistes est longue. Les visages de ces femmes et de ces hommes sont même souvent connus grâce à des documents émouvants.
Une telle passion et de tels engagements montrent que le sport à Brest, bien plus qu’un aimable passe-temps, est une véritable religion, célébrée dans la communion. Elle transcende des enjeux politiques qui furent importants à la fin du XIXe et au XXe siècle. En ces années 2000, la diversité des disciplines pratiquées dans la cité du Ponant retient l’attention car elle révèle un trait de son identité. La présence à Brest de clubs de gouren et de football américain souligne à la fois l’enracinement de la ville dans la culture bretonne et son ouverture sur le monde…
Dominique Derrien
Avril-juin 2019
Ponts de Brest et de l'Ouest
XVIe-XXIe siècles
en couverture :
D'une époque à l'autre
création originale de Briac
pour Les Cahiers de l'Iroise
© Briac / coll. Brieg Haslé-Le Gall
25 € chez Dialogues
32 € port compris
Bien plus que de simples ponts : des ouvrages d’art. Quoi de plus banal qu’un pont dans un relief aussi accidenté que le massif armoricain ? Les ponts, les viaducs routiers, ferroviaires enjambant vallées et cours d’eau sont en effet légion en Bretagne. Ce furent pourtant des éléments matérialisant des frontières religieuses, politiques, sociales et parfois même linguistiques en Bretagne. Points de passage obligés, ils furent et sont toujours des objets de fierté légitimes à Morlaix, Landerneau, Plougastel-Daoulas et bien sûr à Brest. Ce sont aussi des traits d’union reliant des lieux, des mondes parfois étrangers. L’imaginaire, le symbolique et l’art ne sont jamais très loin lorsque l’on évoque les ponts car ils suggèrent immanquablement le passage, le franchissement vers un ailleurs. Avant même la construction de bien des ponts en Bretagne, les « passeurs » et les « passeuses » des abers Ildut et Wrac’h, ou encore ceux du « Passage » entre Plougastel-Daoulas et le Relecq-Kerhuon, étaient des personnages importants des sociétés du passé. Le légendaire est toujours présent en Bretagne, notamment au Pont du Diable également sur l’Aber Wrac’h. Ce pont médiéval sert de cadre à une variante de l’une des plus vieilles légendes commune à toute l’Europe et au monde méditerranéen. Peintres, photographes, graphistes et auteurs de bande dessinée se sont naturellement saisis de la représentation de ces ouvrages d’art avec talent. Quoi de plus poignant et de plus représentatif du martyre de la ville de Brest durant la Seconde Guerre mondiale que ces photographies ou ces peintures de Pierre Péron représentant le pont de Recouvrance gisant dans la Penfeld ?
Dominique Derrien
Juillet-décembre 2019
Visiteurs de marque
en couverture :
Visite du président Albert Lebrun
à Brest le 30 mai 1936
© Archives municipales de Brest
25 € chez Dialogues
32 € port compris
LE CHOIX DE LA RÉDACTION :
Les visites de dirigeants d’État dans une ville aussi stratégique que Brest ne sont jamais neutres. Elles s’insèrent toujours dans des contextes politiques et géopolitiques précis : affirmation du régime en place, étape obligée dans un périple breton, préparation d’un conflit, démonstration de force navale pour impressionner un allié ou un adversaire… De Vauban au général de Gaulle, la visite à Brest renseigne aussi à cet égard sur la politique extérieure des dirigeants français ou étrangers, sur leur vision continentale ou maritime du monde. Pour les autorités brestoises, qu’elles soient civiles ou militaires, ces visites sont l’occasion de démontrer leur adhésion à la politique du visiteur. Elles sont aussi prétextes à des réjouissances dans lesquelles la part de propagande est évidente. Elles sont enfin pour les Brestoises, les Brestois et la population bretonne en général, des vecteurs d’information à des époques où la diffusion de la presse reste limitée, où les visages du pouvoir ne sont pas familiers. Ces visites d’État à Brest ne sont donc par purement évènementielles. Du fait de l’importance de la flotte qui y est stationnée, de celle de son arsenal, qui en est le poumon, ces manifestations témoignent de leur époque. Elles apportent un éclairage supplémentaire sur l’histoire de la ville et de sa région et soulignent que Brest fut à la fois centrale et périphérique pour les représentants du pouvoir central qui se sont succédé depuis Vauban.
Dominique Derrien