Janvier-juin 2022
270e anniversaire de l'Académie de marine de Brest (1752-2022)
en couverture :
Cercle de réflexion © CNAM
25 € chez Dialogues
32 € port compris
Septembre-décembre 2022
Objectif Brest
en couverture :
L'Abeille en son miroir, décembre 1995
© Claude Péron
25 € chez Dialogues
32 € port compris
Ce Cahier n° 239 se poursuit avec le n° 241 intitulé Objectif Brest II paru en décembre 2023. Le sujet est tellement riche qu'il serait tout à fait envisageable d'imaginer un Objectif Brest III...
LE CHOIX DE LA RÉDACTION :
Dans un album de famille…
Depuis maintenant 239 numéros, Les Cahiers de l’Iroise n’ont eu de cesse de se pencher sur le passé de Brest et de sa région au travers d’articles, de documents riches et variés. Les photographies, anciennes et le plus souvent inédites, y ont toujours occupé une place de choix. Les femmes et les hommes qui étaient derrière leurs appareils volumineux n’avaient, jusqu’à présent, pas fait l’objet d’un numéro dédié. Cette lacune est désormais comblée par ces articles qui leur sont consacrés. Ces derniers soulignent aussi qu’une photographie ancienne n’est jamais anonyme. Elle demeure un document historique de premier choix, même si l’on ne peut écarter certains arrangements, voire mises en scène, eux-mêmes dignes d’intérêt.
Les photographes du XIXe et du début du XXe siècle ne hiérarchisaient pas leurs sujets en fonction de critères esthétiques très relatifs, ce qui nous vaut ces moments de la vie quotidienne brestoise et cette galerie de portraits dans laquelle toute lectrice, tout lecteur, peut imaginer l’une ou l’un de ces ancêtres. Brestoises et Brestois étaient photogéniques, à l’image de leur ville portuaire haute en couleurs. Il n’est donc pas étonnant que de longues lignées de photographes y aient prospéré. Aujourd’hui encore, les amatrices et amateurs du « troisième art », celui des arts visuels, trouvent à Brest et dans ses environs une source d’inspiration sans cesse renouvelée. À l’heure du smartphone et du numérique, de la surabondance d’images, il serait loisible de penser que la photographie s’est terriblement banalisée et qu’elle n’est plus qu’un produit de consommation parmi d’autres. Combien de millions de clichés stockés, jamais développés, dans nos téléphones ? Cette boulimie donne en réalité encore plus de relief à ces photographies anciennes qui étaient rares, et donc aussi empreintes de solennité, surtout lorsqu’il s’agissait de portraits.
Soulignons ici le rôle central des photographes qui contribuèrent à démocratiser une pratique qui était, jusque-là, l’apanage de cercles très restreints. Des portraits qui étaient donc solennels, parfois même hiératiques, mais où la volonté de laisser une trace, une postérité, voire un message est souvent palpable. Les pages qui suivent procureront, à n’en point douter, cet étrange sentiment de dévoiler des âmes, des existences lorsque l’on feuillète un album de famille...
Dominique Derrien
Président de la SEBL